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Economie circulaire : amplifions le mouvement
Cécile Neven

Economie circulaire : amplifions le mouvement

Deux ans après l’adoption de la Stratégie Circular Wallonia, première stratégie wallonne dédiée au développement de l’économie circulaire sur le territoire, force est de constater que le résultat est mitigé. Cette stratégie a contribué à la naissance de nombreuses initiatives intéressantes, mais certaines actions se sont vues déforcées par un défaut de coordination, de cohérence lorsque les actions concernaient plusieurs ministères, d’intégration des acteurs de terrain, ou encore de priorisation. Nous faisons aussi, en effet, le constat d’une dispersion de moyens humains et/ou financiers autour d’actions dont l’impact environnemental est très variable. 

La volonté de développer l’économie circulaire se confronte aux réalités législatives et administratives. C’est encore essentiellement une logique « déchets » qui s’impose en matière d’économie circulaire, ce qui amène de nombreuses difficultés sur le terrain. À titre d’exemple, lorsqu’un déchet bénéficie d’une sortie de ce statut (« end of waste »), l’obligation de déclarer la quantité mise sur le marché est maintenue.

Autre exemple de ce manque de cohérence, il est impossible de « déclasser » un déchet alors même que l’exploitant ne désire plus s’en défaire. En effet, le produit/matériau nettoyé en externe pour être renvoyé et réutilisé en interne pour la même fonction, avec un système de traçabilité continue, reste considéré comme un « déchet ». Enfin, la question du développement de l’économie circulaire pose également celle de la présence de substances non désirées, autrefois autorisées, contrairement à aujourd’hui, qui se retrouvent dans les produits en fin de vie, et potentiellement dans de nouvelles applications si elles sont recyclées.

Cette stratégie Circular Wallonia reste nécessaire, elle a initié le développement de l’économie circulaire sur le territoire, mais aujourd’hui l’heure est à l’action : il est essentiel de lever les obstacles législatifs et administratifs. Il faut travailler ensemble, Autorités et Entreprises, pour trouver des solutions et assurer leur mise en œuvre. Un bon début serait d’identifier ensemble les mesures ou les flux prioritaires, pour lesquels une action positive rapide peut être obtenue avec un retour positif  et un coût sociétal minimum. 

Nous proposons quelques pistes. Il faut commencer par revoir certaines modalités du décret « déchets » pour faciliter l’économie circulaire intra et inter-entreprises. Il est également indispensable d’assurer la possibilité d’attribuer le statut de « produit » lorsque l’exploitant, sur base d’un processus de traçabilité propre, peut régénérer son produit pour le réutiliser en interne.

Le développement de projets pilotes à l’échelle industrielle devrait pouvoir se faire plus facilement, sans forcément nécessiter une modification de permis. À cette fin, les possibilités offertes par les « bacs à sable réglementaires », prévues par la législation européenne, doivent être rapidement opérationnalisées en Wallonie.  

L’économie circulaire se développera en Wallonie, si le cadre mis en place permet aux entreprises d’exercer et de déployer toute leur capacité d’innovation et d’adaptation. C’est une véritable opportunité, et beaucoup d’entreprises l’ont déjà compris, nous comptons sur une administration partenaire et sur des décisions politiques efficaces et pragmatiques pour que le contexte y soit pleinement favorable.   

Cécile Neven, CEO de l’UWE

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